Mon amie

Publié le par Petits Ecrits

Elle était mon amie, ma compagne, mon alliée ; elle s'en est allée un beau matin, sans crier gare, comme celui qui part acheter des cigarettes et que l'on ne revoit plus jamais. J'ai essayé de lui courir après, je n'ai pas réussi à la rattraper.

Les journées étaient remplies, les nuit, saturées. Babillages, pleurs, gloussements, sanglots, rires, cris, requêtes envahissaient le quotidien telles des herbes folles indomptables. Impossible d'en venir à bout. Elles enlaçaient mes chevilles, couronnaient ma tête, liaient mes mains. L'air en devenait vicié, corrompu.

Un matin pourtant, dans la lueur de l'aurore, elle s'est posée sur un pétale de rose, là, sous mes yeux, alors que je petit-déjeunais. Par peur de l'effrayer, je n'ai pas bougé. Fidèle à elle-même, elle se tenait coite et profitait de la sérénité de ce réveil naturel. Elle observait les feuilles des arbres se balancer au gré de la brise, écoutait les oiseaux gazouiller et humait le parfum de la rosée.

Ma solitude était revenue !

Publié dans Elucubrations

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