Dix

Dix. Dix petites minutes pour décider d'un sujet à traiter en dix pages. A l'envers, dix ne signifie rien. A l'endroit, le mot n'est guère bavard. Certains se suffisent pourtant à eux-mêmes pour évoquer des contrées lointaines, de grands personnages, un visage, d'agréables souvenirs...  Dix pourrait, bien sûr, fleurer bon les tableaux noirs des salles de classe, mais, curieusement, ces images ne nous reviennent pas. Allez savoir pourquoi ! 

Toujours gagnant, le "dix de der" devrait nous transporter dans les bistros, dans une ambiance bon enfant et amène. Il devrait rappeler les brindes que nous avons portés, les rires que nous avons répandus, les histoires que nous avons écoutées et transmises. Et pourtant, dix ne nous parle pas. Il reste muet. Peut-être parce qu'il ne peut pas étendre suffisamment ses ailes pour nous couvrir ou nous protéger de son ombre. Peut-être aussi parce qu'il est déjà difficile de faire l'écart entre la troisième et la vingt-quatrième lettre de l'alphabet en le temps, très court, qu'il faut pour le prononcer. Bref, dix sera tout de même parvenu à remplir ses dix lignes.